Utopie comme méthodologie

Amber Berson est écrivaine, conservatrice et historienne de l’art. Je suis titulaire d’un doctorat de l’Université Queen’s où ma recherche financée par le CRSH a examiné la culture autogérée et la pensée féministe et utopique. Elle est basée à Tiohtiá:ke, également connu sous le nom de Montréal, le territoire traditionnel non cédé de la Nation Kanien’kehá:ka.

Diane Guyot transforme des publications Snapchat en pancartes aux allures de manifestation. Le collectif perse Taklif : تکلیف revisite l’histoire du magazine Zanan, seul périodique féminin d’Iran dont la publication fut interrompue par les autorités. Laura Taler aborde les gestes du Tai-chi dans un diptyque vidéo où les mouvements cycliques du corps explorent la mémoire. Elle est une artiste française basée à Marseille. Guyot est en ce moment artiste en résidence au Lieu Commun, à Toulouse (FR), elle travaille sur un projet qui inclut une centaine de participants. En même temps, elle collabore avec LSB, Apt – une entreprise qui développe des salles modulaires stériles – ainsi qu’en immersion à l’Hôpital Européen de Marseille. Elle présentera une exposition solo à La Halle des Bouchers du Centre en art de Vienne en septembre 2018. Sa première monographie sera publiée d’ici la fin 2018 par Immixtion books. Diane Guyot est représentée par Bombon Projects, à Barcelone (ES).

JJ Levine présente la série photos Intimates où une parentalité différente des structures familiales traditionnelles est représentée dans leur quotidien. Les dessins issus d’une performance d’Adriana Disman témoignent de l’expérience d’un confinement volontaire de plusieurs jours. Dans les illustrations de Rudy Loewe c’est un avenir afroféministe qui est envisagé à la lumière de la méthodologie utopiste.

Le Centre de recherche urbaine de Montréal (CRUM) est un groupe de recherche symbiotique (parasite) qui ne possède aucun lieu de diffusion. Il utilise les réseaux de diffusion pré-existants pour présenter des projets divers. Le CRUM est un collectif d’artistes se consacrant à l’exploration des liens entre art et espace urbain. Depuis 1998, la Petite enveloppe urbaine a rassemblé des citadins de différentes disciplines autour de thèmes touchant leurs modes de vie et leurs mondes imaginaires. La petite publication a infiltré différents réseaux, dans divers pays sous la forme d’enveloppes de papier contenant plusieurs projets inusités.

Les membres actuels de CRUM sont : Christian Carrière (Executive Aural Stimulator); Matt Killen (Overlord of Entropy); Alexandra McIntosh (Senior Urban Spacialist); Douglas Scholes (Master of Maintenance); Felicity Tayler (Ms. Chief Information Officer)

Adriana Disman est une créatrice d’art performance, une penseuse et organisatrice originaire de Toronto. Depuis 2010, son travail solo a été présenté dans de nombreux festivals et galeries à travers le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Inde. Sa pratique cherche les modes mineurs de résistance dans le cadre de sa quête de libération – un état interdépendant et encore non imaginé – par le refus d’adhérer à la logique du pouvoir. Travaillant souvent autour de l’automutilation, son travail est minimal, poétique et intense. L’écriture théorique de Disman sur la performance se retrouve à la fois dans des publications théoriques et artistiques. En 2018, elle amorce une écriture doctorale sur la performance de l’automutilation à l’université Queen Mary de Londres au Royaume-Uni.

Michelle Lacombe vit et travaille à Montréal. Depuis l’obtention de son baccalauréat en beaux arts de l’Université Concordia en 2006, elle développe une pratique artistique axée sur son corps et située à l’intersection des arts visuels et de l’art action. Son travail a été présenté dans le contexte d’expositions, d’événements, de performance et de conférences au Canada, aux Etats-Unis et en Europe, ainsi qu’en Argentine. Elle est lauréate de la Bourse Plein sud 2015. En parallèle à sa pratique, elle soutient également les pratiques indisciplinées à titre de commissaire et d’auteure. Elle est par ailleurs directrice du festival VIVA! Art Action.

Rudy Loewe créent leur travail avec la bande dessinée, l’illustration et la gravure. En 2018, ils ont obtenu une maîtrise en communication visuelle de Konstfack. Rudy ont exposé dans des espaces tels que Southbank Centre, Stuart Hall Library et EFA Project Space New York. À l’heure actuelle, ils prennent part au Collective Creativity – un groupe d’artistes axé sur la création d’un dialogue autour des artistes queer de couleur et de l’histoire des arts noirs. En 2016, ils ont fondé le groupe Brown Island.

Audacieux, pragmatiques et imprévisibles McKensie Mack sont artistes de la performance Noirs-Américains, qui mettent à profit la portée de la culture pop et de la satire de façon à envisager un monde sans suprématie blanche et sans phobie genrée. Dans leur autre vie, McKensie Mack sont consultants et organisateurs en chef de la campagne mondiale Art+Feminism. Leur corpus d’oeuvres conteste les façons dont nous marginalisons les personnes noires et brunes, les femmes, et les gens trans et queer dans le cours « normal » de notre vie quotidienne en s’appuyant sur l’étude de l’histoire, l’ironie de la culture pop et l’absurdité des biais normalisés implicites et explicites afin d’amener les gens à affronter l’inconfort qui naît du besoin d’amorcer une conversation difficile nécessaire pour devenir de meilleures personnes plus perturbatrices. McKensie Mack sont artistes basés à Chicago dont les familles sont originaires du Mississippi. McKensie Mack ont été reconnus par The Guardian, the NY Times et Refinery29.

jake moore est une artiste qui travaille à l’intersection du matériel, du texte et de la vocalité. moore considère l’espace et son occupation comme son médium premier; cette idée développe la compréhension de sa pratique artistique afin d’inclure les projets administratifs et autres actes de renforcement des capacités comme méthode sculpturale – une qui change la forme et le volume des espaces publics. Originaire de Winnipeg au Manitoba, elle expose à l’échelle nationale depuis plus de vingt ans, elle a enseigné au Québec et à Terre-Neuve et a donné de nombreuses conférences. moore a exposé sur le plan national entre autres à aceartinc., Plug IN et the WAG, (tous à Winnipeg), à la Galerie Walter Phillips, à Banff, ainsi qu’à Optica et au Musée d’art contemporain de Montréal. Elle a publié dans Critical Distance, Poolside, C magazine, Canadian Art, .dpi, et a rédigé plusieurs catalogues et essais. Elle est actuellement candidate au doctorat en histoire de l’art et études en communication à l’Université McGill.

Espace imaginaire et bibliothèque itinérante de l’imagination radicale, Taklif : تکلیف illustre l’apprentissage, le désapprentissage et le réapprentissage rituels au moyen de l’art et du dialogue. Dirigé par des artistes, ce projet traduit une ambition concrète : jeter des ponts entre nos activités intellectuelles et nos intuitions émotives intrinsèques, et ce, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du cadre institutionnel.

Laura Taler est une artiste canadienne née en Roumanie dont le travail utilise un éventail de médiums, y compris la danse, le film, le son, la sculpture et l’installation. Taler a débuté sa carrière comme chorégraphe en danse contemporaine avant de tourner son attention vers le cinéma et l’art visuel. Elle a été en résidence au Banff Centre for the Arts, au Centro Cultural Recoleta (Buenos Aires), au Carleton Immersive Media Studio (Ottawa) et boursière du Institute for Cultural Inquiry (Berlin). Son travail a été présenté dans des festivals, en projections spéciales et diffusé à l’échelle internationale. Taler détient une maîtrise en beaux-arts de l’université d’Ottawa.