Strom-Ache
Exposition - Galerie & bureaux
Connue essentiellement pour son travail photographique, l’artiste Olga Chagaoutdinova présente à Regart une exposition axée autour de deux œuvres vidéographiques.
Stome-Ache se distingue des autres expositions de l’artiste par la mise en parallèle des média photographique et vidéo, mais aussi par l’exploration de l’autoportrait. En effet, si les précédentes séries photographiques d’Olga Chagaoutdinova représentent des scènes d’intérieurs russes et cubains, il s’agit ici d’un travail davantage introspectif dans lequel elle met en scène son propre corps. Les deux vidéos exposées dans la galerie nous montrent l’artiste dans des situations critiques : dévalant une mine de calcaire ou le visage fouetté par une suite de vagues. De ces deux vidéos, l’artiste a extrait une série d’images qui est installée en vis-à-vis, permettant ainsi un jeu de correspondances dynamique.
En jouant sur la complémentarité des deux média, Olga Chagaoutdinova nous propose ici une lecture particulière de son travail et de ses réflexions sur l’autoreprésentation. Ainsi, la répétition et le déroulement perpétuel des actions filmées donnent à ses arrêts sur image une dimension fataliste. Par les correspondances établies entre les images encadrées et les vidéos, le corps n’apparaît plus seulement comme image statique, mais se révèle dans toute sa vulnérabilité et son impuissance.
Présentée en aparté dans la petite galerie, la photographie Stome-Ache apparaît comme une icône atemporelle, un autoportrait tragique qui se distingue du reste de l’exposition.
La vidéo « Storm-Ache » est une métaphore visuelle et artistique du rôle de la vie humaine dans le cours de l’histoire et des processus qui affectent les gens dans le monde moderne. Nous naissons en sachant une chose incontestable, que nous mourrons. Nous ne pouvons prédire avec exactitude les événements de nos vies personnelles, les processus historiques et sociaux, ou tout autre changement. La vague est une métaphore des événements qui nous touchent, nous submergent ou nous dépassent. Le corps d’une femme artiste est un obstacle aux vagues qui arrivent, à leur charge incessante. Dans la neuvième thèse de “Sur le concept d’histoire” de Walter Benjamin, il parle d’une tempête qui est prise dans les ailes d’un ange. La tempête est si forte que l’ange est incapable de fermer ses ailes, et le pousse irrésistiblement vers l’avenir, auquel il tourne le dos. Et dans la vidéo « Storm-Ache », les vagues qui surgissent derrière le dos de la femme, la recouvrent, la poussent vers le futur, vers l’inconnu, dans lequel une autre vague va inévitablement s’écraser. “Ce que nous appelons progrès, c’est cette tempête”, conclut Benjamin dans sa thèse. Dans “Stone-Ache”, le corps de l’artiste féminine est comme une vague déferlante. Elle, l’artiste, touche le corps de la terre, et devient une partie de l’érosion, de la destruction. Alors que dans « Storm-Ache » on observe le processus d’opposition, ici le corps se soumet pleinement au mouvement invisible et implacable de la terre. Le passage de l’opposition aux forces de la nature (“Storm-Ache”) à leur acceptation totale et même à la mort sont des points d’arrivée et simultanément des points de départ.
Le rythme des vagues et l’érosion de la terre et de la pierre sont des preuves matérielles du temps. Chaque moment de l’histoire, qu’il soit local ou global, ou plus précisément leur union, se déroule dans l’acte de destruction et de création simultanées. Nous construisons l’avenir en détruisant le passé, c’est la nature du temps et de la mémoire. Nous nous impliquons dans ce processus via le corps de l’artiste.
Olga Chagaoutdinova
Artiste
Née et élevée en Russie, Olga Chagaoutdinova vit et travaille maintenant au Canada. Son travail photographique et vidéo examine la domesticité, la mondialisation et, plus récemment, la souffrance dans la société contemporaine. Elle a obtenu une maîtrise en langue russe et littérature mondiale de l’Université pédagogique de Khabarovsk, Russie en 1992; un baccalauréat en photographie de l’Université Emily Carr en 2005; et une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia en 2008. Son travail a été largement exposé au Canada et à l’étranger, et a été collectionné par plusieurs institutions importantes, dont le Musée des beaux-arts de Québec, le Musée des beaux-arts de l’Extrême-Orient, Khabarovsk, Hydro Québec , e
La vidéo « Storm-Ache » est une métaphore visuelle et artistique du rôle de la vie humaine dans le cours de l'histoire et des processus qui affectent les gens dans le monde moderne. Nous naissons en sachant une chose incontestable, que nous mourrons. Nous ne pouvons prédire avec exactitude les événements de nos vies personnelles, les processus historiques et sociaux, ou tout autre changement. La vague est une métaphore des événements qui nous touchent, nous submergent ou nous dépassent. Le corps d'une femme artiste est un obstacle aux vagues qui arrivent, à leur charge incessante. Dans la neuvième thèse de "Sur le concept d'histoire" de Walter Benjamin, il parle d'une tempête qui est prise dans les ailes d'un ange. La tempête est si forte que l'ange est incapable de fermer ses ailes, et le pousse irrésistiblement vers l'avenir, auquel il tourne le dos. Et dans la vidéo « Storm-Ache », les vagues qui surgissent derrière le dos de la femme, la recouvrent, la poussent vers le futur, vers l'inconnu, dans lequel une autre vague va inévitablement s'écraser. "Ce que nous appelons progrès, c'est cette tempête", conclut Benjamin dans sa thèse. Dans "Stone-Ache", le corps de l'artiste féminine est comme une vague déferlante. Elle, l'artiste, touche le corps de la terre, et devient une partie de l'érosion, de la destruction. Alors que dans « Storm-Ache » on observe le processus d'opposition, ici le corps se soumet pleinement au mouvement invisible et implacable de la terre. Le passage de l'opposition aux forces de la nature ("Storm-Ache") à leur acceptation totale et même à la mort sont des points d'arrivée et simultanément des points de départ.
Le rythme des vagues et l'érosion de la terre et de la pierre sont des preuves matérielles du temps. Chaque moment de l'histoire, qu'il soit local ou global, ou plus précisément leur union, se déroule dans l'acte de destruction et de création simultanées. Nous construisons l'avenir en détruisant le passé, c'est la nature du temps et de la mémoire. Nous nous impliquons dans ce processus via le corps de l'artiste.
t la Banque Royale du Canada. Chagaoutdinova a été récipiendaire du concours international Flash Forward de la Fondation Magenta et du prix Fondation de Sève en 2005, de la bourse d’études supérieures Power Corporation du Canada et de la bourse Roloff Benny en photographie en 2006, et du prix French Opline en 2010. En 2008, Chagaoutdinova a été sélectionné par Canadian Art Magazine comme l’un des dix meilleurs étudiants diplômés au Canada.