Rage est clairière
Prix Oscar-Mercure, Résidence, Performance, Numérique, Exposition - Galerie & bureaux
Rage est clairière, c’est lorsque le martial rejoint l’art via un punching bag préparé. C’est une installation interactive et performative. C’est un dispositif où les coups sont transformés en expérience esthétique. C’est la force brute qui affine son et lumière, c’est une sortie du cycle de la violence par son propre souffle. Rage est clairière est une œuvre autour de la résilience, de la fluidité de l’être, du lien intrinsèque entre pénombre et lumière.
Rage est clairière est un dispositif au seuil de l’analogique et du numérique construit autour du punching bag qui accompagne l’artiste multidisciplinaire John Blouin depuis son adolescence. À l’intérieur, des capteurs de données enregistrent numériquement le jeu d’impacts et de frottements sur le cuir du punching bag. Le tout est transformé en images et en sons dans une suite narrative de trois séquences via une installation multimédia qui se déploie dans toute la galerie principale de Regart. L’expérience complète est d’une durée de 10 minutes.
Chaque coup fait apparaître sons et images tout autour, avec trois projecteurs pour chacun des murs. Plus on frappe et plus on s’immerge dans l’image et le paysage sonore, découpé en trois rounds.
Il y a un côté performatif à l’installation Rage est clairière. Des membres de la communauté des arts martiaux, par exemple de la boxe ou du muay thaï, peuvent venir expérimenter le dispositif devant public. Chaque spécialiste possède sa propre rythmique de frappe, sa propre partition très précise qui est, en quelque sorte, son empreinte. Rage est clairière permet donc, de multiples façons, à deux sphères de la vie de John Blouin d’entrer en relation, le dojo et la galerie d’art. Cette performance permet à deux mondes différents de se rencontrer.
« Rage est clairière, c’est ce que m’a appris le punching bag après 30 ans à danser ensemble : une adéquation avec soi et le monde. […] En fait, j’en ai fait une maîtrise à l’Université Laval. C’est le résultat de cette profonde réflexion philosophique et esthétique, très près de moi, que je vous propose.» John Blouin.
La dernière itération de Rage est clairière a été présenté dans le cadre de l’édition 2024 de PHOS en mai dernier. C’est donc la version finale de Rage est clairière que l’artiste vous propose, qui est également son exposition de fin de maîtrise.
Cette oeuvre est réalisée en étroite collaboration avec Nady Larchet.
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John Blouin est le récipiendaire du prix Oscar-Mercure-Regart-Maîtrise 2024 que Regart remet chaque année à un ou une finissant·e à la maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. « Sa proposition présente une exploration artistique profonde et multidimensionnelle, offrant une expérience immersive et réfléchie qui transcende les frontières traditionnelles de l’art et de la performance. Cette œuvre innovante et pertinente est une fusion inspirante de l’art cinématographique, de l’installation interactive et de la performance, explorant les liens entre l’humain, la technologie et l’expression créative. C’est une exploration audacieuse des limites de l’art interactif en combinant les arts martiaux, la technologie et la performance pour créer une expérience immersive et provocante », commentaient les membres du jury pour appuyer la sélection du projet.
John Blouin sera en résidence à partir du 28 octobre. Le vernissage de son installation performative numérique aura lieu le 29 novembre et l’exposition se terminera le 15 décembre 2024. Gratuit et ouvert à toutes et tous.
Vernissage
Finissage/performance
Crédit des images : Espace F, Phos et John Blouin
John Blouin
Artiste
Lors de ses études en littérature, John Blouin devient projectionniste à l’ONF. Il y fonde Cabina Obscura, performances cinématographiques alliant projecteurs 35-16 mm et numériques, ombres et trame sonore en direct. Il déambule ainsi dans quelques villes et festivals, de Montréal à Beijing. John s’intéresse à une autre facette de l’image en réalisant des films dont Change Over, Filmstripe et Gate, trilogie sur la mort d’un cinéma et À Harton! un court métrage au seuil de la fiction et du documentaire. Il est le cinéaste producteur du long métrage documentaire Vaillancourt : regarde si c’est beau. Commissaire indépendant en art médiatique et numérique, il se spécialise dans le partage des sphères de l’image cinématographique. En 2020, il fût lauréat du Prix du CALQ, Artiste de l’année en Chaudière-Appalaches.
Natif de Chaudière-Appalaches (Thetford), l’inscription dans le territoire est de première importance pour lui, précisément en arts médiatiques et numériques. C’est en cette cohérence qu’outre sa pratique artistique, il est aussi directeur artistique d’EXEcentrer et professeur de cinéma au Cégep de Lévis.