Le souffle de (la passéité du paysage pour le poétique du vécu)
Prix Oscar-Mercure, Exposition - Galerie & bureaux
Cette exposition de Gabrielle Auclair débute par la question de tentatives et d’expérimentation envers la captation d’un vide, d’une absence. Ces tentatives de conversation entre l’oeuvre s’essoufflent par le désir, mais une impossibilité à y arriver. Le trou entre les deux acteurs de cet échange est la source même des intentions de l’oeuvre. Le corpus présenté se penche sur le concept du vide quotidien qui affecte par sa motion vers le sensible du vécu.
Le souffle de (la passéité du paysage pour le poétique du vécu) rencontrent divers éléments tangibles : l’image, le texte, l’installation et la matérialité. Ces aspects morcelés sont individuellement explorés, testés, vécus et savourés afin de les relier dans la réalisation de l’oeuvre, l’artiste et le regardeur. La nature est très importante dans l’oeuvre, en faisant partie intégrante, traces admirables de passés révolus. Les effets du temps s’y inscrivent de manière viscérale : les saisons changent, les fleurs fanent, les feuilles tombent des arbres, les légumes de saison se terminent. S’avoir savourer ce cycle pour s’y inscrire est dans les intérêts de l’artiste. L’ancienne présence est soulignée par son absence et l’espace créé derrière, dans le passé. Diverses expérimentations in situ cheminent de pair avec l’oeuvre d’une installation à l’autre dû au désir de dégradation naturelle qui suit le cours de la nature.
« L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie. » – Marguerite Duras, Écrire (p.64).
Gabrielle Auclair
Artiste
La pratique de l’artiste prend ses racines conceptuelles dans la présence d’une absence, d’un vide. Ce dernier se développe dans l’environnement qui l’entoure au travers du vécu (le sien, les autres, le paysage), dans la beauté de la finalité inévitable et pourtant délectable des choses, etc. L’artiste se traverse dans la nostalgie pour ensuite l’ouvrir aux possibilités de tous, dans une tension entre le passé et le présent, s’inscrivant dans le futur par l’action du corps et dans les empreintes en paysage. Pour rendre ces idées, l’artiste développe diverses formes d’art : la photographie argentique, le papier fait main composé de divers éléments passant de l’image à la forme, l’écriture poétique de forme libre ainsi que des installations multimédias. Gabrielle Auclair trace du bout des doigts des liens entre ces matérialités pour se perdre dans leur entre-deux. L’espace de vide s’instaure au fil de ses créations entre le public et l’artiste, ainsi qu’en soi-même. L’intention de l’artiste n’a pas d’intentionnalité, laissant une lecture ouverte où les conditions rendent possible l’inscription.
Biographie
Gabrielle Auclair est une artiste originaire de Victoriaville, dorénavant basée dans la ville de Québec. Son parcours artistique l’a menée à Montréal pour y obtenir un baccalauréat en arts visuels en 2020, puis en Espagne, à la Transforming Art Institute, pour y parfaire la photographie et ensuite à l’Université Laval de Québec où elle est en voie d’obtention d’une maîtrise en arts visuels en 2023. Sa pratique a su se développer au fil des années dans divers milieux professionnels tels qu’en cinéma, au Musée national des beaux-arts du Québec, en enseignement des arts comme auxiliaire au baccalauréat ainsi qu’à plusieurs expositions solos, collaborations avec autres artistes et participations en galerie. Sa première collaboration a une exposition fût en 2018 à la VAV Gallery (Montréal), où l’artiste a exposé une oeuvre mélangeant vidéo et sculpture. Elle s’est plongée plus profondément dans l’image lors d’une exposition faisant partie du Art Matters Festival (Montréal) en 2020, où elle a exposé Arthabaska, une oeuvre dans laquelle photographies argentiques et textes se mélangent. En avril 2022, elle a participé au Lab 3 de la Galerie des arts visuels à Québec aux côtés d’autres artistes, dont une expérimentation réalisée en duo avec l’artiste peintre Camille Dionne. I n t e r l u d e fut la première exposition solo de l’artiste dans le centre artistique Espace 13/2 (Québec) en février 2023. En collaboration avec plusieurs artistes, Gabrielle a pris part dans l’exposition Memento Mori en mars 2023 (Québec). Un deuxième volet de sa première exposition solo, I n t e r l u d e : chapitre II, a pris forme à la Galerie du pavillon Alphonse-Desjardins (Québec) en tant qu’exposition solo. L’exposition Le souffle de (la passéité du paysage pour le poétique du vécu) donne un second soupir aux écrits et à la recherche de l’artiste dans le cadre de sa maîtrise en arts visuels.