Hivernité. Archiver la nordicité

Ariane Lebeau et Alexandra Collin

Résidence, Collectif, Exposition -

4 novembre 2024 - 24 novembre 2024

Hivernité aborde la thématique de la nordicité, caractère typique du Québec, en parallèle aux enjeux environnementaux, notamment la fonte des glaciers et la crise de la biodiversité. L’exposition prend la forme d’un hommage à l’hiver qui se distingue par sa multidisciplinarité. Elle se compose de photographies, d’installations, de sculptures et d’objets divers. Les artistes souhaitent mettre de l’avant le froid et la nordicité dans une perspective de contemplation, mais également de remise en question de notre consommation des territoires et de ses ressources.

Les artistes s’unissent pour la première fois pour présenter une résidence-exposition qui allient leurs pratiques, leurs questionnements et, surtout, pour explorer de nouveaux potentiels narratifs quant à leur relation à l’hivernité.

Démarches artistiques

Ariane Lebeau

Ariane Lebeau nourrit une pratique multidisciplinaire en travaillant avec les nouveaux médias et des formes d’art plus traditionnelles, tels la vidéo-performance, la sculpture, le dessin et l’objet-archive qui prennent souvent la forme d’installation en contexte d’exposition.

Son travail s’oriente autour du corps et son environnement en explorant son potentiel performatif comme espace de transgression et de réappropriation. Elle s’intéresse à transformer le monde existant et à travailler avec ce qui existe déjà, plutôt que d’entrer dans une logique de production traditionnelle, de même que de donner de secondes vies à ses œuvres. Elle investit, ainsi, des espaces avec lesquels elle entre en contact, notamment lors de marches, randonnées ou performances. Un dialogue se crée entre l’image en mouvement, l’environnement et l’objet.

Elle développe une méthodologie axée sur l’autopoïétique, le féministe et l’écologie où certains codes classiques sont réinvestis en donnant à voir de nouvelles représentations, et ce, en remettant en question les notions normatives d’apparence et de genre. Depuis peu, toujours dans l’esprit du prendre soin, elle s’intéresse aux notions d’espaces, de notre rapport au paysage et tente de réintégrer une connexion avec la nature, notamment de ses eaux, ses végétaux, ses rochers et ses coquillages.

Alexandra Collin

Son travail s’articule autour d’une démarche exploratoire dans la quête d’expériences humaines vécues à travers les sensations que procurent le territoire et le paysage. Elle s’intéresse à l’expérience sensorielle de l’humain·e par le corps dans son rapport à la nature. À travers un regard éco féministe engagé duquel découle un sentiment oscillant entre nostalgie du passé et espoir pour l’avenir, elle tente de retrouver cette intimité perdue avec la nature.

Elle cultive certaines plantes, pour ensuite les cueillir, les utiliser comme pigments naturels et les transformer en divers médiums, un peu à la manière d’une alchimiste. Elle travaille également avec ce qu’elle récolte lors de ses sorties exploratoires sur le territoire de la Chaudière-Appalaches, comme le tuf violet et la verge d’or. La photographie permet de documenter et de consigner ses cueillettes en captant lieux et souvenirs. Dans une seconde partie, ces pigments naturels sont utilisés de diverses façons sur des fibres textiles ou papier. Ces expérimentations donnent lieu à des œuvres installatives, sculpturales ou toute autre forme qui favorise une perspective sensible. La pratique de ces méthodes implique une temporalité qui s’adapte à la nature et varie selon les saisons, ce qui renforce cette idée d’intimité partagée entre sens et nature. Une approche multidisciplinaire alliant art actuel et savoirs ancestraux me permet d’approfondir mes questionnements et d’exprimer cette relation invisible à l’aide de la matière visible.

Ariane Lebeau

Artiste

Ariane Lebeau est une artiste originaire de Lanaudière, résidant nouvellement à Québec et travaillant à Lévis. Elle détient une maîtrise en arts (avec mémoire, mention d’excellence) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (2023), un baccalauréat en arts visuels et médiatiques (UQÀM, 2018) et un certificat en lettres (études littéraires) (UQTR, 2019). Elle a participé à des expositions collectives dans plusieurs centres d’exposition au Québec, à deux expositions solos et a effectué des résidences de création. Elle est récipiendaire de plusieurs prix et bourses, dont la Bourse Gosselin-Grondin (2020), la Bourse d’excellence à l’élite culturelle de la Ville de Repentigny (2022) et, plus récemment, le Prix du Musée de la performance (2023) et une Bourse de mentorat de Première Ovation (2024). Elle occupe aujourd’hui le poste de Directrice artistique et éducative à L’Espace culturel du Quartier Saint-Nicolas et, en parallèle, elle travaille comme rédactrice indépendante.

Alexandra Collin

Artiste

Alexandra Collin, originaire de Lévis, vit et travaille dans Lotbinière. Elle détient une maîtrise en orthophonie (ULAVAL, 2015) et une dizaine d’années d’expérience en relation d’aide. Avec une approche multidisciplinaire alliant entre autres photographie, peinture et teinture, son travail réside principalement dans cette connexion profonde entre l’intériorité humaine et l’environnement dans un processus d’abord sensoriel, puis émotionnel. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles au Québec, notamment à L’Espace culturel du Quartier Saint-Nicolas, à la Maison Antoine-Lacombe, à la Bibliothèque Jean-Gosselin et à la Galerie des Deux-Ponts. Elle a également participé à des expositions collectives à L’Espace culturel du Quartier Saint-Nicolas, à la Maison Antoine-Lacombe, à la Galerie G de Br et, enfin, à L’Artothèque. Cette année, elle a d’ailleurs animé ses premiers ateliers de médiation culturelle dans le cadre de Village en arts.