La langue ne cesse de décevoir

Lynn Kodeih

Numérique, Exposition - Galerie & bureaux

7 mars 2025 - 20 avril 2025

Dans La langue ne cesse de décevoir, Lynn Kodeih défriche les thématiques d’appartenance, de territorialité et de frontières. Elle tente de matérialiser, par l’image et sa disparition, le flottement entre plusieurs lieux : les lieux d’origine, d’affiliation, de perte et de colonisation. Kodeih réfléchit à la manière de se positionner en tant qu’immigrante vers un pays hanté par son histoire coloniale, ainsi qu’au rapport entretenu à l’espace (celui qui nous a été ôté, celui qui nous est offert). Que peut-on amener dans ce nouvel habitat et que devons-nous laisser derrière nous ?

Et qu’est-ce qui délimite un territoire, le rend stérile, hostile ou accueillant ?

Par des expérimentations en vidéo, en impression et en façonnage de céramique, Kodeih élabore des protocoles de disparition de l’image pour en explorer la matérialité. Dans le contexte d’un monde submergé d’images, son travail témoigne de la nécessité de retourner le regard sur ces espaces de perte, pour rendre possible leur réimagination.

Ce projet est soutenu par le Conseil des arts du Canada. Ce projet comporte une dimension de participation citoyenne, mis en place en collaboration avec Engramme.

Vernissage

Vendredi 7 mars, dès 17 h : Événement Facebook


Crédit photo : Lynn Kodeih, Récits de plantes (2024), installation vidéo à deux canaux, vue de l’installation à La Centrale Galerie Powerhouse, photo par Lucie Rocher.

Lynn Kodeih

Artiste

Lynn Kodeih est née à Beyrouth, et réside à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal depuis 2020. Son travail s’investit dans les politiques de l’image, et s’intéresse aux notions d’espace, de frontières, d’errance et d’appartenance dans un monde colonial et post-colonial. Sa pratique, est à la croisée de la textualité et l’auto-theorie, la vidéo et l’installation. Ses expérimentations formelles et plastiques créent des processus favorisant l’effacement, et touchent autant aux différents supports de l’image (argentiques et numériques) qu’à la matérialité et l’accident. Elle œuvre dans une perspective décoloniale et intersectionnelle, pour rendre visibles des enjeux de dynamiques de pouvoirs et de violences systémiques. En questionnant l’impossibilité de représentation, son travail pose un regard sur le territoire dépossédé, colonisé, quitté par le déplacement forcé.

Parallèlement à sa pratique artistique, Kodeih collabore depuis 2009 avec différentes universités et institutions en tant que programmatrice et chargée de cours (la Galerie Leonard & Bina Ellen, l’ALBA, l’USJ, entre autres). Elle est co-fondatrice de polycephaly.net, une plateforme de recherche et de conversation autour d’art et politique. Kodeih est récipiendaire du Prix Powerhouse ainsi que de la Bourse Bronfman 2024.

Kodeih est titulaire d’une licence en études littéraires, d’un DES et d’une maitrise en théâtre et en performance (Beyrouth, Liban), et d’une maitrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM (Montréal, Canada). Son travail a été présenté dans le cadre de plusieurs expositions collectives à l’international, en l’occurrence à Kunstbanken Performance Festival (Norvège), Rotterdam Film Festival (Pays-Bas), Transart Triennial (Berlin), Homeworks – Ashkal Alwan, Beirut Art Center et Beirut Art Fair (Liban), La Galerie de l’UQAM, Centre SAW (Canada).


Crédit photo : Hamza Abouelouafaa.