Inconfort
Exposition - Galerie & bureaux
Récipiendaire 2020 du Prix Oscar-Mercure-Cégep, la finissante du programme d’arts du Cégep de Lévis-Lauzon, Magalie Berthiaume présente son projet Inconfort dans la Vitrine des membres du 27 juillet au 16 août 2020. Le public est convié à une rencontre avec l’artiste vendredi le 14 août dès 17h.
Démarche de Magalie Berthiaume
Depuis mes débuts artistiques, j’ai fait diverses œuvres rattachées à mes conditions d’existence ou à mes convictions. Depuis l’automne dernier, ma conscience s’est énormément éveillée et les significations de mes œuvres me sont apparues progressivement pour enfin me permettre de comprendre ce qui m’a poussée à faire tous ces symboles. La géométrie, les cages, les yeux et les différents tons de vert sont tous des exemples récurrents dans mes œuvres témoignant ainsi tout mon cheminement autant artistique que personnel. J’ai à cœur plusieurs causes, entre autres, la sensibilisation à la culture du viol, la dénonciation de la condition des Autochtones ainsi que l’avenir de l’humanité.
Inconfort, plexiglass, photographies, cheveux, 2020
Les émotions et le temps sont deux concepts interreliés. En effet, personne n’est en mesure de savoir que seront ses émotions dans un temps qui n’est pas le présent. J’ai observé cette réalité à l’aide de mes expériences avec le moment présent. Je me suis souvent projetée dans le futur ou même dans le passé sans jamais me rendre compte que le présent me glissait entre les doigts, puisque rien n’est tangible. La seule chose moindrement concrète est notre état d’âme, parce qu’on le ressent au plus profond de soi et parce qu’il réussit à contrôler une certaine partie de nous. Durant la dernière année, j’ai vécu différentes expériences qui on fait en sorte que mes émotions sont devenues plus fortes que moi. Elles se bousculaient, de la tristesse jusqu’à la joie et de l’angoisse jusqu’à la colère. J’étais devenue une enveloppe à émotions. Et puis, je me suis demandée, avons-nous un réel contrôle sur quelque chose ? La pandémie nous a ramené à l’essentiel. Les repas parfois inexistants, le sommeil rarement au rendez-vous, la fin de semaine interminable, mais que reste-t-il ? Les émotions, le temps pour soi, la réflexion et la douche, ces moments qu’on a trop souvent compressés par manque de temps. Durant le confinement, ils sont devenus les seuls événements de notre quotidien.
D’une part, mon projet vise à concrétiser mes émotions de façon ponctuelle en utilisant les cheveux que je perds lors de la douche. La douche est un endroit très propice aux réflexions. En effet, c’est un endroit où nous ne pouvons pas être influencé par l’extérieur. C’est donc un des moments les plus riches en émotions personnelles. De là, j’utilise mes cheveux en tant que médium et mon mur comme support. J’ai l’intention d’approfondir cette exploration de l’intimité en continuant ces oeuvres ponctuelles. Ces émotions sont une sorte de source de création inconsciente qui est en lien direct avec les oeuvres à partir de cheveux. Les mouvements ainsi que l’énergie transmise viennent tous deux de mes émotions, produites et influencées par le confinement.
***
Regart tient à remercier le fonds Oscar-Mercure, l’équipe du département d’arts visuels du Cégep de Lévis-Lauzon, ainsi que l’artiste et ses collègues.